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Les Contes d'ETK Onilatki
28 février 2006

Vladou et le dragon

Près du petit village de Liavirmaïa, dans les sombres montagnes, vivait un terrible dragon, qui avait pour habitude de dévorer tous ceux qu’il rencontrait. Il y a longtemps, Lessia, une robuste paysanne téméraire, avait disparu alors qu’elle avait mené ses moutons dans les montagnes. On l’avait cherchée partout sans la retrouver, ni elle, ni les moutons. Plus récemment, on avait perdu la trace de Kiriatko le bûcheron, qui s’était lui aussi aventuré du côté des montagnes. Plus personne à Liavirmaïa n’osait plus se risquer par là.

Cependant, Vladou, un garçon d’une dizaine d’années insouciant et tête en l’air, avait un jour suivi un petit oiseau, et s’était retrouvé sans s’en rendre compte en plein dans le lieu maudit. La prudence aurait voulu qu’il fît le moins de bruit possible et essayât de regagner le village au plus vite, mais Vladou chantait fort, tapait des mains, dansait, sans mesurer le danger qui le guettait. Soudain, ce qui devait arriver arriva : le dragon, effrayant, surgit et encercla l’enfant. Vladou prit peur, et pour la première fois s’aperçut qu’il se trouvait dans les maudites montagnes sombres.

Le dragon approcha sa gueule gigantesque près du petit visage de Vladou, et lui dit :

« Je suis le gardien de ces lieux. Personne n’a le droit de venir ici. Tu es venu chez moi, je vais donc te tuer. Mais avant, je vais te donner une chance, car tu m’a l’air bien jeune : si tu réussis à me faire pleurer, je t’épargnerai. »

Apeuré, Vladou tomba à genoux, supplia le dragon en pleurant, tenta de l’adoucir par ses larmes, mais le monstre ne pleura pas, ne s’émut même pas. Terrorisé, Vladou respira profondément pour essayer de se calmer, et, sans trop réfléchir, commença à chantonner une petite chanson qui ne voulait rien dire. Toutes ces syllabes accumulées au hasard surprit le dragon ; il trouva cette petite chanson très jolie, amusante, très drôle, et éclata de rire. Il rit si fort, si longtemps, qu’il en pleura.

« Tu m’as eu, petit Vladou ! dit le dragon entre deux éclats de rire. Tu as réussi à me faire pleurer, et je tiens parole. Tu peux partir, mais ne revient jamais par ici, sauf si tu viens en fredonnant ta petite chanson ! Au revoir !… »

Vladou ne se le fit pas dire deux fois et regagna Liavirmaïa à toutes jambes. Et il jura que désormais il ferait plus attention à l’endroit où ses pieds le porteraient…

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