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Les Contes d'ETK Onilatki
23 juillet 2007

Méfiez-vous de la nourriture qui vous tombe toute crue dans l’estomac !

Il arrive parfois que la nourriture tombe droit dans l’estomac sans qu’on l’ai cherché. C’est ce qui arriva à un loup, qui se baladait tranquillement dans les bois. Il avait très faim, et se demandait comment il aillait faire pour survivre s’il ne trouvait rien à se mettre sous la dent… C’est alors qu’une forme rouge, indistincte, s’approcha. Le loup se dissimula pour voir ce que c’était… et se pourlécha les babines : une petite fille, d’aspect délicieux… Un vrai petit dessert ! Il s’approcha, et lui parla, car on lui avait bien recommandé d’apprivoiser sa nourriture, pour qu’elle n’ait pas peur et ainsi soit meilleure.

« Bonjour, petite fille au chaperon rouge. Que fais-tu donc dans la forêt, toute seule ?

Je vais voir ma mère-grand, pour lui apporter une galette et un petit pot de beurre.

Une mère-grand ? se dit le loup. La viande sera un peu duraille, mais ça me fera mon plat principal. Il sourit, et dit à la gamine : « et où habite-t-elle, ta mère-grand ?

Là bas, de l’autre côté, tu vois, la fumée ? Eh bien c’est la cheminée de sa maison.

Très bien, très bien… Et si on faisait une course ? Le premier arrivé mange l’autre ! Euh, je veux dire : le premier arrivé mangera plus de galette. C’est parti !

Le loup, malin, connaissait bien la forêt, et s’élança dans un raccourci, pendant que la gamine continuait son chemin en batifolant.

Le loup arriva à la porte de la maison. Son bidon gargouillait si fort qu’il en sursauta… Il contrefit sa voix pour que la mère-grand lui ouvrît la porte, et enfin put manger, d’une seule bouchée, la vieille. Pas très tendre, mais il s’y attendait… Assez filandreux, un peu osseux, mais bon, il faut se contenter de ce qu’on a (surtout quand on sait ce qui vient après !) Après cela, il repensa aux conseils qu’il avait reçu quand il était petit : les petits humains sont bien tendres, surtout quand on joue avec eux avant de les croquer. Il eut donc l’idée de se déguiser en mère-grand, pour attendre la petite fille. Cette dernière ne tarda pas à arriver, et ne reconnut pas tout de suite le loup. Elle partagea la galette et le contenu du pot de beurre (délicieux, comme amuse-gueule, pensa le loup), puis d’un seul coup se figea.

« Bah quoi dont ya ? demanda le loup.

Tes esgourdes… comme tu as de grandes esgourdes…

C’est pour mieux t’entendre, mon enfant…

Tes quinquets… comme tu as de grands quinquets…

C’est pour mieux te voir, mon enfant…

Tes guitares… comme tu as de grandes guitares…

C’est pour mieux courir, mon enfant…

Tes pognes… comme tu as de grandes pognes…

C’est pour mieux t’embrasser, mon enfant…

Tes chailles…

Quoi ? c’est quoi, ça, des chailles ?

Tes quenottes…

Je ne vois toujours pas de quoi tu veux parler…

Tes dents ! … Comme tu as de grandes dents !

Le loup n’y tenait plus. Il ôta les habits de la vieille, et, se dressant de toute sa hauteur, déclara d’une voix forte et ravie : « c’est pour mieux te manger, mon enfant ! »

Et il savoura son dessert, d’une seule bouchée.

Seulement, la nourriture avalée d’un seul coup se digère mal. Dans la panse du loup, la gamine et sa mère-grand imaginaient un moyen de sortir de là. La vieille était entrain de tricoter quand elle a été avalée, et ses aiguilles avec. Elle eut l’idée de piquer le loup avec. Quand au Petit Chaperon Rouge, elle décida de chanter et danser jusqu’à ce que le loup en tombât malade. Et c’est ce qui se passa. Le pauvre loup, en proie à un horrible mal de bide, erra dans la forêt, à la recherche de n’importe quel remède. Enfin, il croisa un bûcheron.

« Tiens, un loup ! Que veux-tu ?

La nourriture est bien mal disciplinée, dans mon estomac. Pas moyen qu’elle se laisse digérer tranquillement. Ça pique, ça danse, ça chante… ça chante faux, en plus ! Je n’en peux plus ! Si tu pouvais, avec ta hache, m’ouvrir le ventre pour faire sortir cette malbouffe…

Bon, je veux bien moi, mais ça risque de te faire mal…

Tu n’auras qu’à m’assommer avant, comme ça je ne sentirai rien… »

Et c’est ce que fit le bûcheron : il assomma le loup avec une pierre, puis lui fendit le ventre. Le Petit Chaperon Rouge et sa mère-grand en ressortirent. La vieille recousit le ventre du loup, et la gamine réveilla le loup à coup de flotte et de chanson pleine de fausses notes.Après cela, le loup décida de se méfier de la nourriture qui lui tomberait toute crue dans bec, et le Petit Chaperon Rouge prit des cours de chant car c’était vraiment, mais vraiment trop insupportable !

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